L’abstraction géométrique est l’apanage des artistes d’Amérique latine : Julio Le Parc, Carlos Cruz-Diez, Julio Pacheco Rivas, Jesús-Rafael Soto… En frondeur, Miguel Prieto Verastegui, artiste franco-colombien a fait sien le royaume de l’abstraction lyrique, parfois à la frontière du figuratif mais toujours au service de la couleur.
En effet sa palette est instinctive, sans même le savoir il est l’héritier naturel des Fauves, des Expressionnistes, de Paul Klee, de Nicolas de Staël…
La musique, le rythme et la danse sont omniprésents dans la culture de l’Amérique Latine. Miguel s’en est nourri et par synesthésie, comme a pu le faire précédemment Paul Klee, il construit, avec une grande justesse, ses compositions avec des rythmes verticaux, horizontaux, des équilibres improbables, scandés par des jeux de couleurs audacieux mais toujours en accord. S’il y a dissonance, c’est pour provoquer le regard, créer un choc, une émotion nouvelle.
Son inclination naturelle pour la construction des masses colorées, de grands aplats, savamment équilibrés, lui permet de composer des paysages oniriques. L’artiste se joue des réalités et perspectives offrant plusieurs niveaux de lecture à ses œuvres, tantôt abstraites ou figuratives, laissant libre cours à l’imagination du spectateur dans un éclat d’émotions.
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